Localisation Yorkshire

Journal de septembre 2023

Publié par Publié sur Lieu - 22 min de lecture 653 vues

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La version intégrale (fautes et anglicismes inclus) est disponible dans mon jardin numérique, Sylves. La publication s’y fait au jour le jour. J’applique ici l’orthographe rectifiée.

Bonne lecture – Enzo.


Vendredi 1 septembre

Dans les Récits Péninsulaires, le patriarcat n’existe pas. La société tendrait davantage vers le matriarcat. 

Très tôt, certaines évidences se sont imposées à moi : par exemple, la pudeur n’est pas une vertu féminine. Les deux sexes jouissent donc d’une sexualité libérée et décomplexée : les femmes n’ont pas à prétendre (l’injonction d’être une chaudasse respectable n’existe pas). Elles vivent leur vie sexuelle comme elles l’entendent, sans jugement, aidées en cela par des moyens de contraception efficaces. Elles peuvent être agressives si elles le souhaitent. Cela dépend de leur personnalité et non du rôle générique qu’on leur impose dès la naissance. 

On attend des hommes qu’ils fassent usage de tous les outils de la séduction : vêtements plus variés, maquillage, etc. Le tout pour attirer l’attention et se démarquer des autres hommes (une observation rapide du monde animal démontre que ce sont les mâles qui doivent séduire les femelles ; ils ont les couleurs les plus extravagantes ; la femelle choisit qui elle veut parmi ses prétendants).

La force n’est pas masculine et la douceur n’est pas le propre des femmes. Etc., etc.. Il suffit de regarder ce qui se passe sur Terre et de prendre le contrepied si j’en ai envie. C’est assez simple.

Ce qui me pose problème, ce sont les gays et les lesbiennes. Surtout l’image, un peu cliché certes, mais assez correcte dans l’ensemble, que l’on se fait d’eux : le gay sensible et efféminé, qui aime la mode, et la lesbienne butch, heureuse d’avoir les cheveux courts et de s’habiller comme un homme. Que leur arrive-t-il sur la Péninsule ? Ces traits de démarcation se retrouvent-il (mais du coup, à l’opposé : le gay est sobre et n’attire pas l’attention ; la lesbienne aime le maquillage et les habits colorés — pour schématiser) ? 

*

J’ai un problème de définition. Je ne sais pas ce qu’est l’homosexualité. À mes yeux, elle va bien au-delà de la simple attirance pour son propre sexe : elle s’accompagne d’une série de comportements, à des degrés variables, qui nous placent aux marges de notre société. Nous ne semblons pas nous reconnaitre dans l’image de l’homme ou de la femme que le groupe nous impose. 

De nos jours, l’homosexualité constitue l’essence de qui nous sommes : elle est tout autant identitaire que sexuelle. Ça n’a certainement pas toujours été le cas… mais je pense que cette « différence » a toujours été présente.

Comment donc se traduit-elle dans mon monde ? Ce qui m’intéresse, ce sont les détails pratiques : gestuelles, habits, comportements. Qu’est-ce qui active le gaydar ? I have no idea.

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Journal d’août 2023

Publié par Publié sur Lieu - 20 min de lecture 526 vues

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Bonne lecture – Enzo.


Mardi 01 août

Je me lance dans une nouvelle expérimentation : mes morning pages, que je n’ai pas cessé d’écrire depuis novembre dernier, vont devenir un gratitude journal (un journal de gratitude).

Chaque matin, je vais noter ce dont je suis reconnaissant, du plus important au plus ridicule, et inversement, sans filtre aucun. Il parait que mon bienêtre et ma satisfaction devraient vite s’améliorer, puisque j’habitue mon cerveau à remarquer et à apprécier le positif dans ma vie. Est-ce là l’antidote tant attendu à la grisaille permanente de Sheffield ?

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Journal de juillet 2023

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Bonne lecture – Enzo.


Samedi 1 juillet

Dans Pure Light, Violette Banks montre comment une autrice française peut écrire un roman qui se passe à Bangkok avec des personnages autochtones ou britanniques sans que ça fasse carton-pâte. Elle est donc le contre-exemple de ce que je disais hier.

À mon avis, elle y arrive parce que son style n’est pas descriptif : peu importe où se passe la scène (que ce soit en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie), elle nous donne peu d’indices sur le lieu (les bruits, les odeurs, les températures et l’humidité). De même, elle insère peu de mots thaï, mais indique clairement comment les honorifiques fonctionnent (p’ et nong, etc.) et donnent des exemples précis de la vie quotidienne (comment commander un taxi, ce qu’il faut éviter de faire dans le métro, etc.), ce qui suffit à nous faire sentir que nous sommes à Bangkok et que l’autrice a fait les recherches nécessaires (assez pour faire croire qu’elle s’y est déjà rendue, même si ce n’est pas le cas).

J’ai beaucoup aimé le portrait qu’elle dresse de l’industrie du BL thaïlandais, car il était documenté, précis et juste… Elle laisse deviner ses zones d’ombres sans pour autant les discuter (un choix que je respecte, mais qui ne serait vraisemblablement pas le mien).

Enfin, je ne crois pas avoir lu de romances aussi slow-burn que Pure Light. Ça mijote si lentement que l’amour pourrait se faire passer pour de l’amitié. Les personnages principaux ne prennent conscience de leurs sentiments qu’à la fin, quand il est presque trop tard. L’absence de cul (ou presque) et de tension sexuelle a rendu la lecture agréable ; dans le genre hypersexualisé du M/M, ce type de choix est reposant.

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Journal de juin 2023

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Bonne lecture – Enzo.


Lundi 29 mai

Quand je désire un autre homme, est-ce que je souhaite le mettre dans mon lit ou est-ce que je veux être à son image ? Suis-je un Zeus qui veut posséder l’objet amoureux ou suis-je un Narcisse qui rêve d’un reflet différent ?

Quand je soupire en regardant la photo d’un jeune et vigoureux acteur thaïlandais, mon regret s’explique-t-il par le fait que je ne coucherai jamais avec lui ou parce que je n’aurai jamais sa beauté ni son charme ?

Peut-être ne s’agit-il que d’une question d’intensité… L’alpha et l’oméga du désir homosexuel : pénétrer l’autre (ou être pénétré par l’autre) au point de devenir lui.  

Être en lui pour être lui.


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Journal de mai 2023

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Lundi 01 mai

Je préfère les séries taïwanaises aux séries chinoises, même si ces dernières sont, dans l’ensemble, de bien meilleure qualité. 

Pourquoi donc ? Peut-être parce que la sensibilité taïwanaise est plus proche de la nôtre (l’influence américaine se fait sentir). Taïwan regarde à l’international quand la Chine se regarde le nombril (et quel nombril !). 

Le mandarin parlé à Taipei est saupoudré d’expressions anglaises (ce qui doit renforcer cette impression de familiarité que j’éprouve) ; les personnages féminins ne se limitent pas aux nunuches soumises au patriarcat (thank Heavens!) ; ces dernières années, les rôles se sont diversifiés, on peut voir les minorités à l’écran, même dans des séries mainstream.

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Journal d’avril 2023

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Bonne lecture – Enzo.


Lundi 3 avril

Si je vis suffisamment longtemps, j’aimerais être comme ces séniors qui sont anarchistes, radicaux, désobligeants, ouverts d’esprit, progressistes, optimistes, et qui se délectent de voir la jeunesse bâtir le monde de demain sans amertume ni nostalgie du passé. En somme, je ne veux pas finir vieux con, même si je sens qu’il me serait facile de le devenir.

Je souhaite que les déceptions de la vie n’érodent pas ma bienveillance et ma générosité d’esprit. Si je devais mener un seul combat, ce serait contre l’aigreur qui s’installe avec l’âge.

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Journal de mars 2023

Publié par Publié sur Lieu - 28 min de lecture 590 vues

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Ce mois-ci, j’emploie encore le féminin générique.

Bonne lecture – Enzo.


Lundi 6 mars

Comment fait-on pour apprendre une langue parlée à l’autre bout du monde et rester motivé ? Mon seul contact avec le Thaï se fait à travers les séries BL que je regarde. En ce moment, je sens ma motivation fléchir… et le chinois mandarin et le latin revenir gratter à ma porte, tels des amants que j’aurais éconduits et qui ne peuvent pas se passer de moi (une sorte de paraklausithyron linguistique).

Ma naïveté légendaire m’a fait croire que le Thaï serait plus simple que le mandarin, car cette langue a un alphasyllabaire… mais j’ai troqué une liste de caractères sans fin contre une série circonscrite de consonnes et de voyelles hautaines (surtout les voyelles qui me prennent de haut, de bas, par la gauche et par la droite… un véritable scandale), sans parler du ton supplémentaire… (comme si les 4 tons du mandarin n’étaient pas assez difficiles).

Mais en réalité, ce n’est pas le problème : le cerveau finit par s’y habituer même s’il galère pendant des semaines et des semaines. Aucune langue n’est impossible à apprendre. Il faut juste y consacrer du temps et de l’énergie, et se réjouir des mini-avancées du quotidien (si minuscules qu’elles sont parfois difficiles à remarquer). 

Et cet alphasyllabaire est beau, impossible à lire, mais beau. 

Malgré la difficulté, j’aime le Thaï (et mes séries BL)… j’aimerais simplement que la motivation soit aussi forte qu’au premier jour.

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Journal de février 2023

Publié par Publié sur Lieu - 33 min de lecture 683 vues

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Au fait, j’emploie le féminin générique.

Bonne lecture – Enzo.


Mardi 31 janvier

Je découvre aujourd’hui l’existence du plus vieux poème lesbien en langue écossaise, daté du XVIe siècle. Le poème 49 du Maitland Quarto, certainement écrit par Marie Maitland.

L’article décortique les mécanismes de l’hétéronormativité à l’œuvre, aussi bien dans l’écriture du poème que dans sa réception. L’universitaire montre comment un poème qui décrit clairement une passion lesbienne est interprété, durant des siècles, comme étant un banal poème sur l’amitié entre deux femmes.

En la lisant, on comprend facilement comment, encore de nos jours, l’amour queer est invisibilisé, déclassé au rang de la simple amitié. Les exemples abondent et le Twitter queer les relève assez souvent : on dirait une running joke (la « très bonne amie » de machine, les « colocataires » de la Villa dei Vettii, etc.). Imaginer qu’il puisse y avoir davantage qu’une simple amitié sent encore le soufre.

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Journal de janvier 2023

Publié par Publié sur Lieu - 37 min de lecture 610 vues

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Lundi 02 janvier

Ça fait des années que je tiens un journal de loin en loin, ou plutôt des journaux (journal d’écritureblogmots-dièse, etc.). J’ai peiné à prendre cette forme au sérieux, même si elle m’intéresse beaucoup. L’écriture d’un roman est légitime ; tenir un journal (destiné à être lu par des inconnues) ne l’est pas. Personne ne lit les journaux des autres (c’est pas bankable à moins d’être super-hyper-connue), si ce n’est les curieuses. 

Mais je suis très curieux.

Pour la première fois, je me donne l’autorisation de me consacrer à ce projet sur la durée. Un trimestre, trois mois. Minimum. De janvier à mars donc. C’est peu (ou beaucoup, selon mon humeur du moment), mais suffisant pour déterminer si je peux faire quelque chose d’intéressant avec ce projet.

Une version éditée sera publiée dans ma newsletter (la forme exacte reste encore à déterminer) ; puisque je veux en parallèle continuer à faire pousser mon jardin numérique, une version brute sera publiée sur Sylves en temps réel. (Fautes de français et anglicismes inclus, sinon ça ne serait pas drôle.)

Je ne m’impose qu’une seule règle, en plus de la régularité obligatoire : ce journal fera usage du féminin générique. Ça devrait ennuyer les grincheuses (puis-je me permettre ici un « grincheux » ?), mais les lectrices curieuses qui me lisent habituellement n’y verront là qu’un détail, intéressant au mieux, au pire un gimmick

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Le monde merveilleux du BL thaïlandais

Publié par Publié sur Lieu - 3 min de lecture 1195 vues

Sah wah dee krap 🙏

Je n’ai pas l’habitude de poster des photos d’acteurs à moitié dénudés (je laisse souvent aux autres le soin de le faire à ma place)… mais bon, après un été passé à visionner des séries boys’ love thaïlandaises (principalement), j’ai perdu pied avec la réalité (et quelle réalité… 🥴😷😒).

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