Journal de juillet 2023

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La version intégrale (fautes et anglicismes inclus) est disponible dans mon jardin numérique, Sylves. La publication s’y fait au jour le jour. J’applique ici l’orthographe rectifiée.

Bonne lecture – Enzo.


Samedi 1 juillet

Dans Pure Light, Violette Banks montre comment une autrice française peut écrire un roman qui se passe à Bangkok avec des personnages autochtones ou britanniques sans que ça fasse carton-pâte. Elle est donc le contre-exemple de ce que je disais hier.

À mon avis, elle y arrive parce que son style n’est pas descriptif : peu importe où se passe la scène (que ce soit en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie), elle nous donne peu d’indices sur le lieu (les bruits, les odeurs, les températures et l’humidité). De même, elle insère peu de mots thaï, mais indique clairement comment les honorifiques fonctionnent (p’ et nong, etc.) et donnent des exemples précis de la vie quotidienne (comment commander un taxi, ce qu’il faut éviter de faire dans le métro, etc.), ce qui suffit à nous faire sentir que nous sommes à Bangkok et que l’autrice a fait les recherches nécessaires (assez pour faire croire qu’elle s’y est déjà rendue, même si ce n’est pas le cas).

J’ai beaucoup aimé le portrait qu’elle dresse de l’industrie du BL thaïlandais, car il était documenté, précis et juste… Elle laisse deviner ses zones d’ombres sans pour autant les discuter (un choix que je respecte, mais qui ne serait vraisemblablement pas le mien).

Enfin, je ne crois pas avoir lu de romances aussi slow-burn que Pure Light. Ça mijote si lentement que l’amour pourrait se faire passer pour de l’amitié. Les personnages principaux ne prennent conscience de leurs sentiments qu’à la fin, quand il est presque trop tard. L’absence de cul (ou presque) et de tension sexuelle a rendu la lecture agréable ; dans le genre hypersexualisé du M/M, ce type de choix est reposant.


Dimanche 2 juillet

Ce weekend encore, nous avons pu voir Rome bruler pendant que Néron jouait de sa lyre… 

Il faut, évidemment, remplacer Rome par Twitter et Néron par Elon Musk. Celui-ci démontre encore une fois, si besoin était, qu’il est le businessman le plus stupide du monde. Pour des raisons techniques (?), il a décidé de limiter le nombre de tweets que nous pouvions voir, rendant la plateforme très vite inutilisable.

*

Ces dernières années, il est devenu impossible de ne pas avoir l’impression que nous sommes pris en otage : Twitter brule, les rues de France brulent, le monde brule ; à raison, la population s’affole, mais nos dirigeants, les élites qui gouvernent notre monde, ajoutent de l’huile sur le feu en prétendant que TOUT VA BIEN. Elles ne se donnent même plus la peine de faire semblant : elles se fichent ouvertement de l’intérêt de la majorité.

Je crois que nous savons tous comment cette histoire finira.