Journal de juillet 2024

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La version intégrale (fautes et anglicismes inclus) est disponible dans mon jardin numérique, Sylves. La publication s’y fait au jour le jour. J’applique ici l’orthographe rectifiée.

Bonne lecture – Enzo.


Lundi 01 juillet

Maitresse de l’Empire, le dernier tome de la Trilogie de l’Empire, donne l’impression, pour la première moitié de l’ouvrage, que Feist et Wurst ne savaient pas quoi raconter. Ça ne les empêche pas de narrer des évènements pendant des centaines de pages, bien évidemment… mais l’intrigue stagne. On finit même par perdre le temps des lecteurices en racontant les amours du chef des espions. Who cares? Puis, il y a ce chapitre où la protagoniste, à travers une catabase dans la fourmilière des Cho-Ja, se métamorphose : elle retrouve son mojo après une révélation. La réponse à ses questions pourrait se trouver à l’extérieur de l’Empire ! Et la voilà partie en (faux) pèlerinage. À 45 % du récit, on sent enfin que le roman commence.


Mardi 02 juillet

Cette citation d’Albert Camus refait son apparition sur les réseaux sociaux des deux côtés de l’Atlantique (RN & Trump) :

« Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre des nouvelles. »


Mercredi 03 juillet

Ici commencent mes vacances. L’occasion de respirer un air différent dans l’espoir que le cerveau soit mieux oxygéné et que la pensée devienne claire, enfin débarrassée du vague à l’âme que le quotidien ne manque jamais de susciter.


Jeudi 04 juillet

J’ai terminé (enfin !) Maitresse de l’Empire

La seconde partie du roman est plus intéressante que la première, et n’épargne pas la protagoniste, qui finit par perdre la plupart de ses adjuvants dans cette lutte sans pitié qu’est le Jeu du Conseil. Mais, comme très souvent dans la Fantasy, c’est le triomphe qui l’attend à la fin de l’ouvrage. 

Ce triomphe est rendu doux-amer par l’annonce publique de son divorce : afin de sauver le clan de son époux, elle doit le laisser partir afin qu’il engendre des héritiers avec une autre femme. C’est un dernier rebondissement auquel on ne s’attendait pas (personnellement, je pensais que les auteurs tueraient Hokanu durant la bataille finale).

Mais heureusement, le tout dernier chapitre réalise le souhait que nous avions toustes : l’ancien esclave Kevin que Mara avait renvoyé dans son monde, non sans une certaine brutalité, revient dans l’Empire, cette fois-ci en homme libre. C’est même l’ambassadeur de Midkemia. Il ne s’est jamais marié, car son amour pour Mara n’a pas faibli un seul instant. Tout est bien qui finit bien.


Vendredi 05 juillet

Quelle joie de voir l’Angleterre retrouver le chemin de la raison ! Quelle victoire éclatante du Labour ! Après quatorze longues années de politique néolibérale et, plus récemment, proto-fasciste, nous pouvons (peut-être) espérer assister à une amélioration de nos conditions de vie.

Dommage que la France n’ait pas su tirer leçon des folies anglaises. Flirter avec l’extrême droite n’apporte jamais rien de bon. Nous verrons dimanche soir dans quel beau pétrin les Français se seront mis.


Samedi 06 juillet

S. m’a motivé à reprendre mes projets de fiction (quels qu’ils soient) et à arrêter de faire l’imbécile (j’aime à prétendre, depuis plusieurs années, que je vais prendre ma retraite et cesser d’écrire). Dommage qu’il ne soit pas au quotidien juché sur mon épaule afin d’empêcher que je ne me démotive.

Les doutes sont à ce point insupportables qu’il est plus facile de procrastiner et de rêver à une autre vie, où j’aurais fait des choix différents, où mes passions seraient plus gratifiantes et où l’effort et la persévérance garantiraient un résultat satisfaisant. L’écriture fictionnelle, ce n’est pas ça. Elle a ses joies, bien évidemment, mais après vingt ans de pratique et six petits romans, il y a beaucoup de frustration accumulée… et les résultats apparaissent bien modestes. Plus jeune, je pensais que l’expérience rendrait les choses plus aisées, mais il semble que plus on avance dans son art, moins ça le devienne. L’ambition grandit en même temps que les compétences, voire plus vite.


Dimanche 07 juillet

Husn (2023), la chanson d’Anuv Jain, m’a ému, dès la première écoute, sans que je ne puisse m’en expliquer la raison.

Peut-être étaient-ce la mélodie mélancolique ou la voix d’Anuv ou les belles sonorités de l’hindi, que je ne comprends pas.

Puis, j’ai trouvé une traduction et quelques vers m’ont ému davantage encore, et j’aimerais pouvoir écrire des poèmes qui produisent le même effet. Mais combien pauvres seraient mes vers sans musique !

Apart from my beauty, sometimes ask for my heart too,
I will melt in a moment…
Now, don’t do it in a way that the heart can’t reconnect.
I might shatter with your words.