Journal de juillet 2024

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Lundi 08 juillet

Profitant du calme du sud de la France, je regarde une série chinoise sortie plus tôt dans l’année : The Spi Realm. Comme c’est adapté d’un danmei, on sait que les deux protagonistes finissent par devenir amants dans la version originelle. 

Le passage à l’écran gomme les caractéristiques les plus visibles du BL : ici, pas de scènes érotiques, pas de baisers, on ne garde que les regards appuyés et les scènes de jalousie. Afin d’éviter la censure, le BL chinois ne se dissocie que très rarement de la bromance. On s’estime heureux quand ils n’inventent pas artificiellement une intrigue amoureuse avec un personnage féminin.


Mardi 09 juillet

J’appréhende un peu le retour à la maison. Mes habitudes et ma routine vont me happer à nouveau. Les mêmes pensées vont refaire leur apparition, sapant ma motivation petit à petit. 

Mais je vais quand même tenter de bosser sur mon projet de romance mélodramatique. Je souhaite avancer sa conception sans me presser. Pour le moment, dans le même univers, je pense écrire un recueil de nouvelles (ou de novellas), ainsi qu’un roman… Fort possible que ce projet à plusieurs textes récupère des personnages de l’univers de Tendres Baisers : j’aime l’idée de textes ainsi liés entre eux.

S. m’a reproché de ne pas avoir écrit une suite à Dormeveille College, dont le dernier tome a été publié en 2017. J’avais conçu un spin-off où l’on retrouverait Louis, Roberta et peut-être Raiden, mais la pandémie a enterré le projet. Par ailleurs, ma vie à Sheffield n’est pas assez passionnante pour me donner envie d’écrire sur la région (c’est dans le sud du Yorkshire que devaient se passer ces nouvelles aventures).

Vicky Saint-Ange me ferait certainement remarquer que je n’ai pas écrit le troisième épisode du Démon Blanc : il est sur ma liste de projets, mais j’attends que l’envie revienne. Je devrai certainement réécrire une partie de l’épisode 2 avant de passer à la fin de cette première saison.

Comme S. disait l’autre jour, j’ai du mal à terminer ce que j’entreprends (surtout quand mes projets s’inscrivent dans la SFF). Il s’agit là de mon moindre défaut !


Mercredi 10 juillet

Ces vacances en France ont eu le mérite de recadrer mes envies et de me recentrer (devrais-je dire… de me retrouver ? Quoi qu’il en soit, merci S.). 

Dès que je reprendrai le boulot, je sais que je retomberai dans les mêmes travers : je suis un workaholic qui s’ignore (Antidote m’indique qu’on dit ergomane en bon français. Littéralement, un maniaque du travail). Le problème, ce n’est pas le temps que je passe au boulot (je fais rarement des heures sup’), mais l’intensité avec laquelle j’aborde mon travail à l’Université : ça ne me laisse pas beaucoup d’énergie pour le reste. Je m’épuise même quand il ne se passe pas grand-chose. Prendre un peu de distance ne me ferait pas de mal.

En attendant, pour quelques jours encore, je profite de ces pensées doucereuses qui me promettent un quotidien plus sain où je passerais davantage de temps à lire et à écrire.


Jeudi 11 juillet

Comme Thierry Crouzet le fait remarquer dans son Carnet de juin 2024, le journal, « lieu de l’ultime liberté », est le seul endroit où l’écrivain peut se répéter autant qu’il le souhaite. 

Dans mon cas, c’est presque inévitable : je me souviens rarement de ce que j’ai écrit la semaine précédente, et les mêmes idées cheminent dans mon crâne (je suis obsessionnel). 

En ce moment, mes pensées sont entièrement tournées vers les réseaux sociaux et mon envie de les abandonner pour de bon (tout en sachant que je ne le ferai jamais ; à peine parviendrais-je à les fréquenter avec parcimonie).


Vendredi 12 juillet

En français, les incises sont faites pour clarifier le dialogue. Elles précisent le ton ou la manière de prononcer la réplique. L’incise est utilitaire. Point. Dans la limite du raisonnable, on peut utiliser n’importe quel verbe qui assume ce rôle. Surtout de nos jours. 

Sur les réseaux sociaux, je vois passer beaucoup d’auteurices en herbe (& quelque fois plus mâtures) qui citent Stephen King comme s’il s’agissait de l’Évangile. Il n’aime pas les incises et semble préconiser un « he/she says », banal et transparent. Ce qu’il affirme s’applique à la langue anglaise (quant à savoir si on lui donne raison de l’autre côté de l’Atlantique, c’est un autre débat).

La république des lettres francophone a ses propres us et coutumes : et c’est ceux-là qu’un·e auteurice qui écrit en français doit apprendre à maîtriser.

(L’avis de King sur les adverbes est pareillement hors de propos.)