Lundi 27 novembre
Dodo. Réveil. Ce n’est pas le matin, c’est même pas minuit. Nuit blanche. On se rendort à l’aube. L’alarme sonne trop vite. Il faut aller petit-déjeuner. Sieste post-jentaculaire… (mais à quoi pensez-vous, petits coquinous ?!) Puis, l’esprit groggy, on est enfin prêt à faire face à la chaleur et à la foule de Bangkok.
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Aujourd’hui, le programme est très culture : nous allons faire les centres commerciaux du coin. Il y en a trois enfilés comme des perles (Siam Paragon, Siam Center et Siam Discovery) à une station en skytrain de là où nous logeons.
Quel plaisir d’être en terrain connu : outre les marques de luxe, on retrouve Yves Rocher, Muji, Uniqlo, Mango, Starbucks, McDo, etc. Quant aux affiches publicitaires, les visages ont un air familier : ce sont des acteurs issus du BL.
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Peut-être qu’il faudra repasser pour le dépaysement… Mais au lieu de mater le cul des Occidentaux, on peut mater celui des locaux (et des touristes). On ne sait où donner de la tête. En plus, il fait chaud ; les hormones s’affolent vite.
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Et puisque je parle de nourriture pour les yeux, parlons de la nourriture pour l’estomac : nous avons mangé à Veganerie Soul, un restaurant végan au menu tout particulièrement alléchant. Tellement heureux que nous y sommes aussi retournés pour le diner.
Mardi 28 novembre
Le Jim Thompson House & Museum est situé à bord de canal, pas très loin des grands centres commerciaux que j’ai mentionnés dans mon entrée d’hier. Il s’agit de la maison d’un Américain, Jim Thompson, venu s’installer en Thaïlande après la Seconde Guerre mondiale.
Architecte de formation, il s’est découvert une passion pour l’art de la soie thaïlandais et a contribué à sa reconnaissance internationale. Il était aussi collectionneur d’œuvres d’art issues de la région.
Cette maison, devenue musée quelques années après sa disparition en 1967 dans des circonstances mystérieuses, est en réalité un assemblage de maisons traditionnelles, démontées et réassemblées sur le terrain qu’il avait acheté et qui faisait face au quartier des tisseurs de soie, de l’autre côté du canal.
C’est un très bel endroit avec un beau jardin. Un petit paradis végétal au milieu de la capitale thaïlandaise. La maison est parsemée d’objets d’art issus de la collection du millionnaire : cela permet de se faire une initiation à l’art thaïlandais et birman sans trop de frais ni d’effort. Il est possible d’acheter les vêtements que produit l’entreprise qu’il a fondée dans une boutique accolée au musée.
Même si, dans un premier temps, j’ai pensé que Thompson était gay (il a été un célibataire endurci et aucune femme n’apparait durablement dans sa biographie), ce n’était visiblement pas le cas : j’ai lu quelque part qu’il avait été l’amant de la femme d’un ambassadeur et qu’il collectionnait les conquêtes (c’était un bel homme, faut dire). Le fait qu’il ait été marié très brièvement à Patricia Thraves n’est pas en soi une preuve de son hétérosexualité (bien au contraire, je dirais)… Et on connait l’attrait de l’étranger pour les hommes qui aiment les hommes. Peut-être était-il bisexuel, peut-être était-il vraiment hétéro : on ne le saura jamais (comme on ne saura pas plus ce qui lui est arrivé le 26 mars 1967 lors de son voyage dans les Cameron Highlands, en Malaisie).
Mercredi 29 novembre
Chiang Mai est une alternative à Bangkok pour tous ceux et celles qui préfèrent le calme à l’agitation sans cesse de la capitale. Il semble y avoir une meilleure sélection de restaurants végétariens ou végans : certainement une conséquence de la présence des digital nomads, qui ont choisi cette ville du nord du pays comme lieu de séjour temporaire. On y trouve aussi quelques « dispensaires » de beuh, depuis que la Thaïlande a légalisé la marijuana : tout est vraiment fait pour qu’on s’y sente bien !
Jeudi 30 novembre
Je ne pense pas.
Dans un pays étranger que l’on visite pour la première fois, le cerveau est trop occupé à assimiler les bruits, les odeurs, ces sensations nouvelles, pour penser quoi que ce soit. Il n’y a nulle pensée qui lie les expériences les unes aux autres. Au contraire, ces dernières semblent s’enchainer, se compiler, s’entasser. Peut-être que la réflexion vient après le voyage. Quand on a le temps de digérer ce que l’on a vécu. Quand l’ennui repointe le bout de son nez.