Archives de mot-clé Antonia Macaro

Journal de septembre 2023

Publié par Publié sur Lieu - 22 min de lecture 764 vues

Tu peux trouver une version éditée de ce journal dans ma newsletter (Substack)
La version intégrale (fautes et anglicismes inclus) est disponible dans mon jardin numérique, Sylves. La publication s’y fait au jour le jour. J’applique ici l’orthographe rectifiée.

Bonne lecture – Enzo.


Vendredi 1 septembre

Dans les Récits Péninsulaires, le patriarcat n’existe pas. La société tendrait davantage vers le matriarcat. 

Très tôt, certaines évidences se sont imposées à moi : par exemple, la pudeur n’est pas une vertu féminine. Les deux sexes jouissent donc d’une sexualité libérée et décomplexée : les femmes n’ont pas à prétendre (l’injonction d’être une chaudasse respectable n’existe pas). Elles vivent leur vie sexuelle comme elles l’entendent, sans jugement, aidées en cela par des moyens de contraception efficaces. Elles peuvent être agressives si elles le souhaitent. Cela dépend de leur personnalité et non du rôle générique qu’on leur impose dès la naissance. 

On attend des hommes qu’ils fassent usage de tous les outils de la séduction : vêtements plus variés, maquillage, etc. Le tout pour attirer l’attention et se démarquer des autres hommes (une observation rapide du monde animal démontre que ce sont les mâles qui doivent séduire les femelles ; ils ont les couleurs les plus extravagantes ; la femelle choisit qui elle veut parmi ses prétendants).

La force n’est pas masculine et la douceur n’est pas le propre des femmes. Etc., etc.. Il suffit de regarder ce qui se passe sur Terre et de prendre le contrepied si j’en ai envie. C’est assez simple.

Ce qui me pose problème, ce sont les gays et les lesbiennes. Surtout l’image, un peu cliché certes, mais assez correcte dans l’ensemble, que l’on se fait d’eux : le gay sensible et efféminé, qui aime la mode, et la lesbienne butch, heureuse d’avoir les cheveux courts et de s’habiller comme un homme. Que leur arrive-t-il sur la Péninsule ? Ces traits de démarcation se retrouvent-il (mais du coup, à l’opposé : le gay est sobre et n’attire pas l’attention ; la lesbienne aime le maquillage et les habits colorés — pour schématiser) ? 

*

J’ai un problème de définition. Je ne sais pas ce qu’est l’homosexualité. À mes yeux, elle va bien au-delà de la simple attirance pour son propre sexe : elle s’accompagne d’une série de comportements, à des degrés variables, qui nous placent aux marges de notre société. Nous ne semblons pas nous reconnaitre dans l’image de l’homme ou de la femme que le groupe nous impose. 

De nos jours, l’homosexualité constitue l’essence de qui nous sommes : elle est tout autant identitaire que sexuelle. Ça n’a certainement pas toujours été le cas… mais je pense que cette « différence » a toujours été présente.

Comment donc se traduit-elle dans mon monde ? Ce qui m’intéresse, ce sont les détails pratiques : gestuelles, habits, comportements. Qu’est-ce qui active le gaydar ? I have no idea.

Partager