Lundi 10 juin
Je lis Our Radiant Ambers, le premier roman de fantasy urbaine romantique de Zarah Detand. C’est très bien fait. Je retrouve ce que j’ai aimé dans ses romances MM précédentes : l’attention du détail, les dialogues pleins d’esprit, des personnages attachants, etc. Les éléments de fantasy, bien qu’essentiels à l’intrigue, n’encombrent pas la lecture : c’est parfait pour les lectrices qui n’aiment pas trop s’aventurer en dehors des romances réalistes.
Mardi 11 juin
Dans Our Radiant Ambers, la rupture amoureuse (ou plutôt le moment où la séparation des amants prend fin) est maladroite : le protagoniste s’effraye à la suite d’un incident prévisible, quitte celui qu’il aime, puis, une semaine plus tard, s’effraye à nouveau quand ce dernier s’évanouit ; il décide alors qu’il n’aurait pas dû le quitter et retourne auprès de son amant, penaud.
Dans la vraie vie, ce genre de retournement arrive tout le temps. On rompt, on regrette, on essaye de se faire pardonner. Dans une romance, on attend quelque chose de plus original. Si l’intrigue fantastique fournit le motif de la rupture, il est préférable qu’elle soit aussi à l’origine de ce rabibochage.
En somme, on veut du grand spectacle, car la romance ne saurait être banale dans un roman de fantasy urbaine au risque de désappointer le lecteur.
Mercredi 12 juin
Sur les réseaux sociaux, un·e auteurice s’amuse à donner à lire des passages écrits par ses soins et d’autres (ré)écrits par une IA. Il s’agit de la même scène à chaque fois : le contenu est donc relativement identique. Les extraits sont courts à dessein, car, laissée à elle-même, l’IA finit par halluciner.
Résultat : un certain nombre de lecteurices préfère ce qui est produit par l’IA, croyant que c’est l’auteurice qui l’a écrit. Moment de gêne dans les commentaires quand iels s’en aperçoivent.
Copiant le style de l’auteurice, l’IA écrit avec une plus grande élégance et une habileté plus consommée. La phrase se fait moins boursoufflée, ce qui en améliore la lecture.
Je ne sais pas si c’était ce que l’auteurice en question souhaitait démontrer. J’en doute fortement, mais j’ai apprécié cette démonstration quoi qu’il en soit.
Évidemment, la supériorité de l’IA n’est que ponctuelle. Elle sert d’assistante éditoriale, proposant des améliorations que l’auteurice peut suivre s’iel y trouve de l’intérêt.
Qui sait de quoi elle sera capable dans six mois ou un an.
Jeudi 13 juin
Le drama politique français à l’approche des élections législatives n’a rien à envier aux délires d’outre-Manche que l’on endure depuis Brexit. C’est rafraichissant.
Vendredi 14 juin
Misogynie dans les mouvements spirituels et religieux.
« Nous observons le même phénomène curieux dans les grandes religions du monde qui rejettent le féminin et révèrent le masculin. Le principe féminin a traditionnellement été rejeté, car il est perçu comme faible et inutile pour permettre un véritable progrès sur le chemin spirituel. Par exemple, (…) la discrimination, ou la capacité intuitive à distinguer le réel de l’irréel, est vue comme la principale condition pour progresser dans le Vedanta. Elle est qualifiée de trait masculin et privilégiée par rapport à la dévotion, une qualité féminine. Dans d’autres traditions, le seul progrès spirituel que les femmes peuvent espérer est de se réincarner en hommes, car on pense que seuls les hommes peuvent atteindre la libération ou l’affranchissement de la souffrance. »
(Shakti Rising: Embracing Shadow and Light on the Goddess Path to Wholeness de Kavitha M. Chinnaiyan MD, trad. DeepL & ED)