25.05.15 – 31.05.15

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Deuxième entrée des Mots-dièse – où je parle des sujets suivants : écriture, journaux, ennui, procrastination, écriture, usage, fantastique

# Écriture

La première relecture après avoir terminé le premier jet d’un texte permet à la fois de me rassurer sur certains points et de m’inquiéter sur d’autres, qui me convenaient parfaitement durant la phase de création brute.
Je m’empêche de juger mon texte, préférant attendre un retour de ma bêta-lectrice, qui ne manquera pas de me surprendre. Les remarques négatives ne sont jamais là où je les attends, son enthousiasme me déroute tout autant que son indifférence.

# Journaux

Je voue une passion pour le Guardian. Ils ont la meilleure sélection d’articles sur les livres et la culture (un savant mélange entre populaire et élitisme). Il n’y a rien de comparable en France ni aux Etats-Unis, pour ceux que je connaisse.

# Ennui

Je suis capable de m’ennuyer ferme et de rejeter toute forme de divertissement, ce qui ne manque jamais de me plonger dans un plus grand ennui encore. Quand je suis dans cette humeur sale, seul le sommeil est satisfaisant.

# Procrastination

Même dans mes moments de production les plus intenses, je fais de la place à la procrastination. Il faut savoir en garder pour le lendemain afin de rester motivé.

# Écriture

Il est certain que le jugement que l’auteur porte sur son propre texte est toujours faussé. Il faut laisser le soin aux seuls lecteurs de juger, car c’est pour eux qu’il a été écrit. Peu importe que la production soit à la hauteur des attentes de l’auteur ou non – dans mon cas, elle ne l’est que rarement, sauf quand je suis d’humeur complaisante.
S’ils aiment le roman, la nouvelle, le poème, il faut accepter ce jugement, même s’il est fondé, à nos yeux, sur de mauvaises raisons.
S’ils ne l’aiment pas, il est vital de comprendre cet avis comme une critique de ce qui a été produit et non comme une attaque contre soi. Prendre ses distances avec son texte, dissocier ce que l’on est de ce que l’on a écrit, demande quelques années d’expérience. En attendant ce moment de sagesse, que l’on nomme « professionnalisme », l’écrivain amateur est condamné à essuyer de sérieuses déconvenues.

# Usage

Je trouve sur Pinterest un « board » avec pour titre « I (heart) Naples ». Quel intérêt d’écrire « love » ainsi ? Est-il plus fashionable d’écrire en sept signes ce qui se comprend mieux en quatre ?

#Fantastique

Lors d’une table-ronde aux Imaginales sur le fantastique d’aujourd’hui, Mme Fakhouri affirme que la bit-lit, avec ses vampires et ses loups-garous, est un courant du fantastique contemporain. Elle ajoute : si ces êtres se trouvent sur un autre monde que le nôtre, il s’agit alors de fantasy. 

Je ne peux souscrire à cette assertion. La figure du vampire, celles du fantôme et du loup-garou, même si elles ont été utilisées fréquemment par la littérature fantastique du XIXème siècle, ne sont pas en soi des marqueurs génériques du fantastique. La bit-lit (terme forgé par le service marketing de Bragelonne) est un sous-genre, un avatar de la fantasy urbaine.

Il n’est pas possible à mes yeux de considérer comme un texte de genre fantastique une nouvelle ou un roman avec des vampires, etc., où leur existence serait reconnue, acceptée, où les rouages de leur société, leur comportement seraient extensivement documentés, comme c’est toujours le cas dans la bit-lit. La fantasy se caractérise par son world-building, qui sera expliqué au lecteur d’une manière ou d’une autre. Le fantastique, au contraire, ne met pas en scène un monde « connu », systématisé. Le ressort principal de ce genre est bien l’intrusion dans le réel (du ou des personnages, et non le réel du lecteur) d’un inconnu fantastique.