15.06.15 – 21.06.15

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# Le Dit Des Autres

Le seul écrivain auquel vous devriez vous comparer est l’écrivain que vous étiez hier. (Anonyme)

# Productivité

Lorsque je regarde la liste des publications de l’Américaine Joyce Carol Oates (littérature blanche pour la majorité de ses écrits) ou de la Britannique Tanith Lee (littératures de l’imaginaire), je ne peux m’empêcher d’être émerveillé par le nombre de romans, de recueils de nouvelles et de poèmes que certains auteurs parviennent à produire en quarante ou soixante années de carrière. Sans considération de qualité, cela m’apparaît comme un tour de force. Je ne connais pas beaucoup d’écrivains qui peuvent écrire 90 romans et 300 nouvelles comme Tanith Lee.

Je suis fasciné tout autant qu’envieux, et je me demande : comment fait-ils ? Chez ces prolixes de la plume, l’écriture devient graphomanie. Et c’est certainement une forme de névrose, non ?

# Humeur

Le ciel est gris, l’humeur est froide. La pluie un week-end de juin m’affecte tout autant qu’un rayon de soleil au mois de février.

# Amazon

Toujours à la pointe de l’innovation, Amazon va prochainement rémunérer ses auteurs au nombre de pages lues. Au revoir pavés ennuyeux, bonjour page-turners et livres haletants.

# Ecrivain

Il est de moins en moins possible de vivre de sa plume. Les études ne cessent de nous le rappeler. Alors pourquoi continue-t-on à vouloir devenir écrivain ? Pourquoi garder ce désir insensé qui ne promet que précarité et frustration ?

Quand je vois les souffrances que l’écriture peut parfois déclencher, je m’étonne de notre acharnement. Ne serait-il pas plus simple de n’avoir point ces ambitions ? Ne serait-il pas plus profitable de viser un travail qui promet une rémunération honnête et certaine ? Pourquoi refuser de laisser à d’autres ces traquas financiers et ces incertitudes ontologiques ?

On doit aimer cette tension, ce tiraillement au quotidien.

# Lecture

Depuis quelques jours, aucune lecture ne parvient à maintenir mon intérêt et à m’inviter à revenir la parcourir. Les livres autour de moi m’indiffèrent, c’est comme si j’étais « en attente de ». Ce n’est pas ci, ce n’est pas ça. Et celui-là, peut-être, mais pas pour maintenant.

Il est difficile de savoir combien de temps cette insatisfaction, cette inquiétude durera. La moitié d’une année peut s’écouler avant que je ne retrouve l’excitation au creux de l’estomac, l’envie primale de dévorer une histoire, le besoin d’immersion. En attendant, je lis et j’abandonne, comme autant d’amours de passage pour lesquels on n’a pas eu la force d’essayer d’aller jusqu’au bout.

Et puis un matin, ça arrive ; ça vient de loin, comme dirait Barbara. Je suis frappé sans prévenir et rarement au moment où j’ai du temps pour lire.

J’ai la sensation d’alterner des crises de boulimie et d’anorexie aigues. La lecture est après tout food for thought.