Lundi 30 octobre
Je réfléchis à la différence entre auteur amateur et auteur professionnel…
On lit beaucoup, ici et là, que c’est une question de mentalité : la pro prend son écriture très au sérieux, même quand elle n’en a pas envie.
Ce qui est vrai… mais la vraie différence, c’est que la pro a le temps de pratiquer très souvent, ce qui n’est pas le cas de l’amateur (c’est-à-dire celui qui ne vit pas de sa passion et qui a un autre métier pour payer les factures). Cette différence me semble plus importante que la mentalité : faber fit fabricando, practice makes perfect, c’est en écrivant qu’on devient écrivain.
On comprend qu’un athlète soit meilleur qu’un sportif du dimanche… C’est pareil en art : celle qui est capable de pratiquer, au quotidien, avec intention, progresse plus rapidement que celui qui ne dispose ni du temps ni de l’attention nécessaire, et qui case son écriture là où il peut dans son emploi du temps.
Mardi 31 octobre
On peut approcher l’auto-édition comme un jeu, ou une expérience scientifique. On teste ceci, on ajuste cela… et on finit par comprendre comment ça marche. Plus ou moins.
C’est encore plus vrai quand on publie deux à trois romans par an : seules des itérations rapprochées dans le temps permettent de comprendre les règles du jeu et de suivre leur évolution.
La situation devient plus délicate quand on sort un livre tous les deux ans. Les règles ont changé, personne ne nous a mis au courant. Ce qui a marché avec le livre précédent ne marche plus. On repart de zéro. On rame.
L’amatrice en autoédition est donc condamnée à claudiquer d’une publication à l’autre, avec l’impression qu’elle a un train de retard. Voire deux.