Pourquoi j’ai fait le choix de l’autoédition

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Les inconvénients de l’autoédition

Là encore, il ne faut pas chercher loin pour les trouver. L’autoédition exige de l’auteur et de l’autrice qu’ils fassent tout tous seuls. Évidemment, c’est mieux s’ils savent s’entourer de gens qui ont des compétences complémentaires, mais ce n’est pas toujours le cas — soit par manque de connaissances, soit par manque d’argent si vous voulez faire appel à des professionnels.

Si le travail du texte ne m’angoisse pas, car j’ai une certaine expérience dans le domaine et que j’ai des amis avec un bon œil critique ou une bonne connaissance de la langue française, la création de la couverture me donne toujours des suées froides. J’ai vu beaucoup d’horreurs graphiques ces dernières années, aussi bien du côté français que du côté anglais. C’est pourquoi je fais tout mon possible pour que mes couvertures ne soient pas laides, voire soient même plaisantes, mais il est évident que je ne suis pas un professionnel. Mes couvertures pourraient être meilleures (par exemple, elles pourraient mieux refléter le genre dans lequel j’écris).

Nouvelle initialement publiée chez un éditeur (aujourd’hui disparu)

En ces temps de surabondance, l’autre difficulté est la promotion des textes. Nous ne sommes que des gouttes dans un vaste océan. À moins d’avoir déjà des milliers de gens qui vous suivent sur les réseaux sociaux, l’autoédition vous condamne le plus souvent à l’obscurité. Certains auteurs trouveront naturel et facile de promouvoir leur roman — la plupart, toutefois, n’auront aucune idée de comment s’y prendre. En plus, la promotion est un travail à temps plein. Ce temps que l’on passe à parler de son livre, on ne le passe pas à en écrire un autre. Il faut donc veiller à bien s’organiser, et à ne pas se laisser « bouffer » par certaines tâches promotionnelles.

Il serait facile de croire qu’être publié par un éditeur permet d’éviter l’écueil ci-dessus. Cependant, ce n’est pas le cas. De nos jours, l’éditeur attend de son auteur qu’il fasse une promotion active de son roman. Fini le temps où l’autrice pouvait rester enfermée dans sa chambre et ne parler à aucun lecteur. D’ailleurs, il faut le souligner, la promotion que doit effectuer l’auteur(e) sera parfois la seule promotion que l’ouvrage publié recevra. J’ai vu de nombreux romans ne pas rencontrer leur public, car l’éditeur n’avait fait aucun effort pour le promouvoir. Cela peut surprendre, car cela semble illogique au premier abord, mais c’est la réalité d’une industrie qui est connue pour surproduire (un phénomène qui empire chaque année).

Être un auteur hybride

Même si, dans mon cas, l’autoédition l’emporte haut la main sur l’édition traditionnelle, cela ne veut pas dire que je suis opposé à cette dernière. Au contraire, je pense que de nos jours un auteur doit envisager d’être hybride. Certains de ses projets sont mieux portés seul, tandis que d’autres méritent d’être créés en collaboration avec un éditeur.

La voie traditionnelle dispose encore de nombreux avantages : par exemple, elle permet d’avoir accès aux structures (librairies, prix littéraires, bourses, etc.) qui sont (pour le moment) fermées à l’autoédition. Si vous avez la chance de tomber sur un éditeur passionné qui croit en vous et qui fera son maximum pour porter votre texte, il serait bien idiot de vouloir rester seul et de refuser l’aide d’une équipe de professionnels expérimentés.

Dans le futur, si un éditeur souhaite travailler avec moi, je ne refuserai pas par principe. Au contraire, je reste persuadé que les bonnes histoires naissent de ce genre de collaborations, et ce qui m’importe au final, c’est d’écrire les meilleures histoires qui seront lues par le plus grand nombre possible.

Mais pour le moment, je suis très heureux de travailler dans mon coin et d’autopublier mes textes. J’ai des lecteurs à l’esprit très ouvert et à l’enthousiasme renversant. Pour un peu, je pourrais même dire que je suis un auteur comblé.

N’hésitez pas à partager en commentaires vos vues sur le sujet, car cela m’intéresse beaucoup.

Enzo Daumier