Pourquoi j’ai fait le choix de l’autoédition

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Le choix de l’autoédition

Quand je me suis lancé dans l’écriture des Chroniques de Dormeveille, je n’ai même pas envisagé de les proposer à un éditeur. Le format assez court de Raiden (168 pages), ainsi qu’une histoire d’amour gay (un texte de niche en somme), auraient été rédhibitoires de toute manière. J’aurais pu trouver un éditeur primo-numérique spécialisé dans la publication de textes gays, mais je ne voyais pas l’intérêt de renoncer à une grande part de mes revenus pour une publication numérique seulement — quelque chose que je pouvais faire de mon côté, comme un grand.

Par ailleurs, comme il s’agissait de romans qui se passaient dans l’univers des Arches de Verre, je savais que je pouvais compter sur Clara Vanely pour en être l’éditrice.

Les avantages de l’autoédition

Ce qui m’a plu immédiatement, c’est cette liberté de publier ce que l’on veut quand on veut, sans avoir à trop se soucier de la viabilité commerciale du projet.

Chez un éditeur traditionnel, il n’est pas rare que le roman soit publié deux ou trois ans après sa rédaction. Il faut être patient, et je ne parle même pas des droits d’auteur qui arrivent jusqu’à six mois après la fin de l’année fiscale écoulée. Dans le cas de Tendres Baisers, j’ai reçu mes premiers droits d’auteur (une misère) en octobre 2017 (ils avaient pris du retard, si je me souviens bien). Il est vrai qu’il y avait eu une avance de 150 € hors taxes au moment de la publication (reçue lors du printemps-été 2016).

Dans le cas de l’autoédition, il n’y a aucune avance, évidemment, mais les droits d’auteur sont payés mensuellement, avec un petit différé de deux/trois mois. Par exemple, si vous publiez votre texte en septembre sur KDP/Amazon, vous recevrez votre premier paiement à la fin de novembre.

Même si le second tome de Tendres Baisers s’est moins vendu que le tome 1 (jusque-là, ça ne surprendra personne), j’ai gagné bien plus d’argent qu’avec le premier tome publié dans le circuit traditionnel. Comme diraient les Anglais, l’autoédition dans mon cas était un no-brainer (une évidence) sur le plan financier.

Je ne me fais pas d’illusion sur ce que j’écris : mes histoires, mettant en scène des personnages gays, sont considérées comme faisant partie d’une « niche ». Si je souhaitais prétendre à un succès commercial, je prendrais des protagonistes hétéros et reléguerais les personnages LGBT à l’arrière-plan (pour donner un exemple précis, regardez le parcours de l’écrivain britannique autoédité Nick Alexander). On peut s’énerver contre cet état de fait, essayer de faire changer les choses, appeler à davantage de diversité, mais la réalité est ce qu’elle est — nous ne pouvons l’ignorer. L’autoédition m’a permis de raconter les histoires que je souhaitais et de les amener directement aux lecteurs qui partagent mes goûts (ils ont bon goût, cela va sans dire).

Par ailleurs, je n’ai pas à me soucier du format de mes histoires : si je souhaite écrire des nouvelles ou des novellas, je peux facilement les diffuser. Les éditeurs n’aiment pas les recueils de nouvelles ni les formats courts, car la sagesse éditoriale affirme qu’ils sont plus difficiles à vendre. Cela veut dire qu’un auteur est un peu forcé à écrire un roman s’il veut être publié (des autrices comme Mélanie Fazi qui se spécialisent dans la nouvelle sont des exceptions, et non la règle).