Le monde merveilleux du BL thaïlandais

Publié par Publié sur Lieu - 3 min de lecture 1305 vues

Sah wah dee krap 🙏

Je n’ai pas l’habitude de poster des photos d’acteurs à moitié dénudés (je laisse souvent aux autres le soin de le faire à ma place)… mais bon, après un été passé à visionner des séries boys’ love thaïlandaises (principalement), j’ai perdu pied avec la réalité (et quelle réalité… 🥴😷😒).

Pirapat Watthanasetsiri (gauche) et Thitipoom Techaapaikhun (droite),
les protagonistes de la série Water Boyy (2017)

J’habite maintenant un monde de longs regards coulés en douce, de baisers chastes sur la bouche, de possessivité maladive, de mâles hétéros qui passent du côté obscur de la force (by the back door ?) pour s’adonner à des jeux de « gay-for-you only ».

Un monde où les filles sont généralement absentes (vous me direz, ça ne change pas beaucoup de ma réalité – mauvaises langues), si elles ne tiennent pas le rôle aseptisé de la Y-Girl, de la fan-fictionneuse, de la shippeuse.

Un monde vécu en huis-clos sur un campus universitaire (souvent une école d’ingénieurs) ou dans une cour de lycée (uniformes obligatoires dans les deux cas !).

Un monde merveilleux, où tout le monde est beau, même ceux qui affirment ne pas l’être, où personne ne met les pieds dans une gym, mais a dû avoir Michel Ange comme marraine dès la naissance (ça expliquerait les six-packs et l’homoérotisme).

Un monde où les lady-boys, les tootsies et les gender-benders sont les muses de la comédie, là pour nous faire rire (et le plus souvent, oui, elles sont grandioses !), mais rarement là pour nous émouvoir, condamnées à n’être que des personnages de second plan, qui cachent leurs bleus sous une épaisse couche de maquillage (et pour un peu, on pourrait croire que leur vie n’est qu’un vaste cirque, une balade dans un parc, facile, facile, facile).

Alors, oui, je l’avoue, j’ai perdu pied, et dans mon esprit, je nage dans la même piscine que les deux Apollons ci-dessus, je suis l’oeil qui contemple, l’oeil émoustillé par la jeunesse de ces corps, sculptés à l’image de l’idéal masculin du cinéma international. J’accorde davantage de valeur aux deux pectoraux du gars de gauche qu’à ses talents d’acteur (qui ont dû couler au fond de la piscine, en même temps que son pull marine) et je suis ému par le visage constamment surpris de celui de droite, surnommé New (mais qui s’appelle Thitipoom sur les registres de l’Etat civil, ça ne s’invente pas), par ce petit grain de beauté qu’il a sur le nez (ah, il y a là toute une tirade de théâtre à écrire !) et, évidemment, par ce regard qui me fait regretter ma naissance à l’autre bout du monde.

Alors oui, la passion entre les deux personnages est peut-être tiède (j’envisage de me reconvertir en coach et d’aller enseigner là-bas le French kiss), le scénario parfois bancal, les prises de son aléatoires… mais ces séries sont addictives… et elles offrent quelque chose qu’on ne trouve pas en Europe : des histoires d’amour entre hommes, pour le petit écran, en très grand nombre.

Loin de moi l’idée d’affirmer que la Thaïlande serait plus ouverte sur la question homosexuelle que nous le sommes (spoiler alert: ain’t the case, darling), mais nous n’avons pas à être très fiers de ce que nous produisons sur le continent européen (listen, comme je suis gentil, je regarde à l’échelle d’un continent et non d’un pays !).

Evidemment, nous avons tous un exemple, ou deux, de séries françaises ou anglaises ou espagnoles qui ont pour protagonistes des couples d’hommes… mais notre petite liste fait pâle figure quand on la compare à la cinquantaine de séries que je pourrais citer pour la Thaïlande seule.

Et la bonne nouvelle, c’est que même si j’arrive à la fin de ma liste, more are coming my way.

Du coup, si jamais nous nous rencontrons un jour, ne vous étonnez pas si je vous lance un ‘Sah wah dee krap‘ et, les mains jointes, je vous fais un ‘wai‘. 🙏

Ne vous étonnez pas non plus si, tout autour de moi, se trouve une bande d’Apollons hétéros énamourés, bras dessus, bras dessous, qui aiment pousser la bromance jusque sous la couette.

Ce jour-là, peut-être que, vous aussi, vous aurez quitté votre réalité pour entrer dans la mienne…

1 Commentaire
  • Olympe
    janvier 17 2023

    La production IdolFactory , crée en 2019, par Suppapong Udomkaewkanjana ( nom Thaïlandais toujours ^-^) surnommé Saint.
    Ce jeune homme à 20 ans en plus d’être acteur ,devient producteur.

    Vous trouverez sur le page youtube la série Secret crush on you.
    Le côté addictif tient entre mélange de comique avec des bruitages ajoutés, les expressions du visage , les scènes ,de beaux plans ,et le côté drama qui touche à nos émotions. (entre autres).